En réponse à la violence du monde, Robyn Orlin mêle danse, musique et vidéos dans une performance à l’énergie exaltante. Ou comment, sur un sol aride, faire éclore la joie !

Le titre est quasiment à prendre au pied de la lettre : c’est en effet sur la ville d’Okiep, dans une zone semi désertique à la frontière nord de l’Afrique du Sud et pourtant, chaque été, couverte d’un tapis de marguerites, que l’infatigable Robyn Orlin braque son œil expert. La chorégraphe y est allée à la rencontre des « Coloured people », une population autochtone issue de diverses ethnies, dont le quotidien conjugue pauvreté et violence. Dans cet environnement difficile, Alfred Hinkel et John Linden ont fondé une troupe de danseurs professionnels, le Garage Dance Ensemble, qui par l’art contribue au développement de la communauté. Avec eux et avec le formidable duo de musiciens de Johannesburg uKhoiKhoi, la chorégraphe a conçu une pièce–manifeste, où la dénonciation des discriminations et agressions, - y compris sexuelles - n’empêche pas la beauté de fleurir. Celle des costumes aux couleurs éclatantes, dont se parent progressivement les cinq interprètes dans une affirmation joyeuse de leur identité. Celle de la voix de la chanteuse Anelisa Stuurman, originaire du peuple KhoïSan, l’un des plus anciens d’Afrique australe. Celle des somptueux paysages locaux, dont défilent les vidéos en fond de plateau. D’une séquence à l’autre, on découvre un quotidien souvent brutal, cruel, mais toujours porté par une inaltérable force de vie. Un projet de Robyn Orlin Création 2024 - Pièce pour 5 danseurs et 2 musiciens Avec 5 danseurs de la compagnie Garage Dance Ensemble : Byron Klassen, Faroll Coetzee, Crystal Finck, Esmé Marthinus et Georgia Julies. Musique originale et interprétation en live par uKhoiKhoi avec Yogin Sullaphen et Anelisa Stuurman Costumes : Birgit Neppl Direction technique : Thabo Walter Vidéos : Eric Perroys Conception Lumières : Vito Walter